Le microbiote intestinal : quels impacts sur la carcinogenèse et le traitement du cancer colorectal ? - 28/02/18
Gut microbiota: What impact on colorectal carcinogenesis and treatment?
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Résumé |
Le microbiote intestinal, composé de 1014 micro-organismes, est aujourd’hui considéré comme un « organe caché », de par ses fonctions digestives, métaboliques et immunitaires bénéfiques à son hôte. Les progrès en biologie moléculaire de ces 15 dernières années ont permis de mettre en évidence une perturbation de la composition du microbiote au cours de nombreuses pathologies, dont le cancer colorectal. L’abondance de certaines bactéries est augmentée au cours du cancer (Fusobacterium nucleatum, Bacteroides fragilis, Escherichia coli notamment) tandis que c’est le contraire pour d’autres (Faecalibacterium prausnitzii). De nombreux mécanismes, propres à chaque bactérie, sont impliqués dans la carcinogenèse colique, mettant en jeu le plus souvent des toxines bactériennes impliquées dans des phénomènes pro-inflammatoires et l’activation de voies de signalisation intracellulaires impliquées dans l’angiogenèse et la prolifération cellulaire. L’identification de ces bactéries permet d’envisager le microbiote intestinal comme un potentiel outil de dépistage non invasif du cancer colorectal. Des études récentes ont également mis en évidence une relation entre le microbiote intestinal et l’efficacité et la tolérance des chimiothérapies (oxaliplatine, irinotecan) et des immunothérapies (ipilimumab notamment). Des thérapeutiques (probiotiques, transplantation de microbiote fécal…) permettent aujourd’hui de moduler le microbiote intestinal. De nouvelles stratégies thérapeutiques sont ainsi évoquées, associant une chimiothérapie et/ou immunothérapie à un traitement adjuvant ciblant le microbiote, afin d’optimiser la réponse et de limiter les effets indésirables des traitements.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
The gut microbiota, composed of 1014 microorganisms, is now considered as a “hidden organ”, regarding to its digestive, metabolic and immune functions, which are helpful to its host. For the last 15 years, advances in molecular biology have highlighted the association of gut microbiota dysbiosis with several diseases, including colorectal cancer. An increased abundance of some bacteria (including Fusobacterium nucleatum, Bacteroides fragilis, Escherichia coli) is associated with cancer, whereas others seem to be protective (Faecalibacterium prausnitzii). Several mechanisms, which are species-specific, are involved in colorectal carcinogenesis. Most of the time, bacterial toxins are involved in pro-inflammatory processes and in activation of angiogenesis and cellular proliferation pathways. The identification of these bacteria leads to envisage the gut microbiota as potential screening tool for colorectal cancer. Recent studies showed a relation between the gut microbiota and the efficacy and toxicity of chemotherapies (oxaliplatin, irinotecan) and immunotherapies (including ipilimumab). Therapeutic approaches targeting the gut microbiota are now available (probiotics, fecal microbiota transplantation…). New therapeutic strategy combining both chemotherapy and/or immunotherapy with an adjuvant treatment targeting the gut microbiota can now be developed in order to improve treatment response and tolerance.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer colorectal, Microbiote intestinal, Carcinogenèse colique, Dépistage
Keywords : Colorectal cancer, Gut microbiota, Carcinogenesis, Screening
Plan
Vol 105 - N° 1
P. 70-80 - janvier 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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